Réfléchissez deux secondes !

Depuis mardi 27 juin, la France est marquée par des scènes de destruction et de pillage dans tout le pays. Dans des villes de toutes tailles, dans des villes qui n'ont jamais connu ces scènes.

La raison invoquée par les auteurs est la mort d'un adolescent de 17 ans par le tir d'un policier à Nanterre (92). Cet adolescent conduisait une voiture avec des comportements dangereux.

Que l'on veuille que la justice fasse son enquête sur l'acte commis par le policier qui a tiré sur l'adolescent, c'est normal. L'enquête est en cours. Que l'on veuille respecter la mémoire de ce jeune est normal. Tout le monde a droit au respect et à des hommages, même les pires crapules. Que l'on veuille se servir de ce malheureux fait divers pour tout détruire et tout voler, c'est inadmissible.

Depuis mardi 27 juin, la violence qui s'appuie sur le prétexte de ce fait divers est dans toute la France. Cette violence se caractérise par
- les incendies et les destructions de lieux de services publics, mairies, médiathèques, bibliothèques, agences de Pole Emploi, commissariats de police, gendarmeries, centres des Finances Publiques, services sociaux, hôpitaux, salles d'associations, maisons de la jeunesse et de la culture, centres sociaux-culturels, établissements scolaires, crêches, abribus, tribunaux, stations de tramways, domiciles personnels d'élus ;
- la destruction et le pillage de commerces (petits commerces, pharmacies, buralistes, agences bancaires, centres commerciaux, restaurants, hôtels, boutiques de luxe et de grandes marques, auto-écoles, cinémas, etc),
- des attaques physiques à des personnages avec un certain statut social (élus, prêtres, policiers, gendarmes, agents de services publics, commerçants, conducteurs de bus, représentants associatifs) ;
- les incendies et le vol de véhicules qui servent aux travailleurs (véhicules particuliers et professionnels, bus, tramways).
- multiples tags sur les lieux et objets cités précédemment, avec des slogans et des mots me paraissant vides de sens.

Jusqu'à des immeubles d'habitation ont été incendiés, des bâtiments des restos du coeur ont été pillés et détruits.

Quelques chiffres : 12 bus ont été incendiés dans un dépot à Aubervilliers (93), 2 rames de tramways ont été incendiées à Clamart (92), 486 individus interpellés dans la nuit du 1er au 2 juillet, 3 policiers blessés à Marseille la nuit précédante, 45 000 gendarmes et policiers mobilisés chaque nuit, des millions d'euros de dégats. Rappel : un bus neuf coute entre 150 000 et 300 000 euros, une rame de tramway neuve coute entre 2 et 3 millions d'euros.

La plupart des auteurs de ces actes sont mineurs, certains ont 12 ans voire moins. Je félicite les parents qui sont intervenus pour stopper les agissements de leurs enfants.

Conséquences et réactions :
- les transports en commun sont progressivement arrêtés en fin d'après-midi pour la fin totale de circulation à 21h00 ;
- des lignes de bus et de tramways sont déviées ou effectuent des trajets partiels pour éviter certains quartiers ou les portions de voies abimées. Localement, cela se traduit par l'arrêt de la desserte par bus du quartier de la Grand Mare à Rouen jusqu'à nouvel ordre ;
- des concerts, des fêtes scolaires de fin d'années, des festivals, des évènements festifs sont annulés ;
- des commerces réduisent leurs horaires d'ouverture ;
- des commerçants, des citoyens, des élus ont peur ;
- le gouvernement multiplie les réunions de crise. Nos ministres font des annonces régulières dans les médias ;
- une visite du Président de la République en Allemagne est annulée ;
- des préfets et des maires prennent des arrêts pour établir des couvre-feux.
Ces mesures sont prises pour assurer la sécurité des citoyens et des biens.

Questions :
- pourquoi les auteurs de ces violences détruisent les services publics, les commerces, les outils de travail de leur propre quartier, de leur propre lieu de vie ?
- que reprochent-ils aux commerçants, habitants des immeubles incendiés, agents hospitaliers, médecins, conducteurs de bus et de tramway, employés de banques, enseignants, responsables associatifs ? En quoi ces personnes sont responsables de la mort du jeune de 17 ans tué par un policier lundi ?
- pourquoi ces individus s'en prennent-ils aux outils de travail de leurs voisins, de leurs parents, de leurs amis ? Sans voiture ni bus ni tramway, ils peuvent très difficilement aller au travail ou à l'école.
- pourquoi s'en prennent-ils aux structures et aux personnes dont la vocation est de les aider, de les insérer dans la société, de les protéger ?
- qui va payer pour tous ces dégats ?
- comment les commerçants seront indemnisés ? à quelle hauteur ?
- quelles sanctions pénales et financières seront prononcées à l'encontre des personnes interpellées ?
- que risquent les auteurs de non-respect des couvre-feux ?

Aux auteurs de ces actes, je leur dit 3 mots : "Réfléchissez deux secondes !"
Je complète par "calmez-vous ! Vous vous en prenez à vous-mêmes."